Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/33

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Quand on se fut décidé à continuer l’œuvre de Primat qui s’arrêtait à la mort de Philippe-Auguste, on le fit sans doute en suivant le modèle qu’il avait donné, c’est-à-dire en traduisant simplement la biographie du roi dont on voulait faire connaître le règne, et ce fut ainsi que les Grandes Chroniques, dans leur première forme, ne donnèrent que la traduction des Gesta Ludovici IX de Guillaume de Nangis[1]. C’est ce premier état que nous font connaître, entre autres, les manuscrits français 2610, 2615 de la Bibliothèque nationale et le manuscrit 16 G VI du Musée britannique. Plus tard, pour des motifs que nous ignorons, des modifications furent apportées à la traduction de Guillaume de Nangis ; certaines parties furent développées, d’autres réduites ou supprimées, et c’est cet état qui est actuellement représenté par le manuscrit de la bibliothèque Sainte-Geneviève, les manuscrits français 2813, 17270 de la Bibliothèque nationale et par la majeure partie des manuscrits.

Si l’on relève les transformations que le texte de Guillaume de Nangis a subies dans le texte officiel, on sera certainement frappé par ce fait : c’est que, dans ce dernier, toutes les mentions relatives au rôle joué par l’abbaye de Saint-Denis en plusieurs circonstances ont été supprimées ou très réduites. Plusieurs notes aussi qui concernaient les abbés de Saint-Denis n’ont pas été relevées[2]. Si le texte officiel, dans le chapitre xiv[3], développe

  1. Cf. Delisle, Notes sur quelques manuscrits du Musée britannique, dans Mémoires de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. IV, p. 193.
  2. Ainsi dans Recueil des hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 318-319, les mentions de la mort de l’abbé Pierre d’Auteuil et de l’élection d’Eudes Clément qui lui succéda ; p. 342-343, la mention concernant Eudes Clément, que saint Louis avait pris comme parrain de son premier fils.
  3. P. 61-62.