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loient prendre et lier ; pour laquelle chose il eschapa au plus tost que il pot de eulz[1] et vint au roy Loys en France et se sousmist à li[2] et li fist hommage de tout ce qu’il tenoit.

Quant le roy d’Angleterre oy ce, si fu forment dolent et assembla touz ses barons et les prelaz de son royaume, et leur requist que il li fussent aidanz à conquerre Aquitaine qu’il avoit perdue. Les barons et les prelaz orent pitié du roy ; si se conseillierent et offrirent au roy, aussi les clers comme les lais[3], la quinzaisme partie de touz leurs biens meubles. Le roy Henri, après ceste promesse, assembla grant ost et toute sa navie, et envoia son frere le conte Richart[4] de Cornoaille atout iiic nefs[5] bien garnies de gens et de armeures vers la cité de Bordiaux. Les nefs orent bon[6] vent, et tantost vindrent au port sanz domage nul.

  1. On ajoute dans le texte latin : « et pluries infidelitatem eorum expertus ».
  2. Ce fut au mois de décembre 1224 que Savari de Mauléon offrit ses services à Louis VIII (Ch. Petit-Dutaillis, op. cit., p. 255).
  3. Latin : « tam clerici quam laïci ». Le ms. fr. 2813 de la Bibl. nat. fol. 262 vo, avait mis ici par erreur : « aussi les clers comment il li otroierent ». Nous avons corrigé d’après le royal ms. 16 G VI, fol. 387, et d’après les mss. fr. 17270, fol. 278 vo, et 2615, fol. 216.
  4. Ce mot est rétabli d’après le royal ms. 16 G VI.
  5. Richard de Cornouaille s’embarqua le 23 mars 1224 (Ch. Petit-Dutaillis, Étude sur la vie et le règne de Louis VIII, p. 260).
  6. Le ms. fr. 2813 de la Bibl. nat. donne leur. Nous avons corrigé d’après les mss. fr. 17270, fol. 279, 2615, fol. 216, et d’après le royal ms. 16 G VI, fol. 387, du Brit. Mus. On a dans le latin : « Qui mari tranquillo protinus illuc applicatus. »