Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/59

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estoient en la cité[1] et les murs de la ville jusques au pié. Le cardinal assoult la ville et mist moult de bones coustumes, et fist ordener et sacrer ylec en evesque i moine de Cligni nommez maistre Nichole de Corbie[2].

Après ces choses, le roy issi d’Avignon atout son ost et s’en vint par Provence. Les citez et les chastiauz et les forteresces se rendirent à lui en paiz, sanz guerre faire jusques à iv lieues assez près de Tholouse[3]. Quant le roy vit ce, si establi et ordena en son lieu garde de toute la terre et de toute la contrée, i sien chevalier Inbert de Biaugeu[4] qui estoit de son linage, et s’appareilla pour retorner en France. Le jeudi devant la feste de Touz Sainz[5], se mut pour retourner, et chevaucha tant qu’il vint à Monpancier en Auvergne[6] ; il acoucha malade d’une grande enfermeté et mourut le dimenche d’emprès les octaves de Touz Sainz[7]. Jhesu Crist en ait l’ame, car bon crestien es-

  1. La phrase latine a été mal rendue ; on rasa trois cents maisons fortifiées de tours : « trecentæ domus turrales, quæ in villa erant ».
  2. Nicolas de Corbie fut évêque d’Avignon de 1226 à 1230.
  3. Voir, pour la soumission du Languedoc, Ch. Petit-Dutaillis, op. cit., p. 313-316.
  4. Humbert V de Beaujeu, fils de Guichard III de Beaujeu et de Sybille de Hainaut, connétable de France, était cousin germain de Louis VIII (P. Anselme, Hist. généal., t. VI, p. 81 et 85).
  5. Le 29 octobre 1226.
  6. Montpensier, Puy-de-Dôme, arr. de Riom, cant. d’Aigueperse.
  7. 8 novembre 1226. — Le testament de Louis VIII est publié dans le Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XVII, p. 310. Sur sa mort, son caractère et ses enfants, voir Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, éd. de Gaulle, t. I, p. 413-421.