Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/89

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contre euls les clez de la cité et se rendirent à la volenté du roy. D’ileuc se partirent et alerent à une autre cité que l’en apelle Valance, où saint Lorens[1] fu nez, que Dacien, l’emperere de Ronme, fist rostir pour ce qu’il estoit crestien. Quant il vindrent devant la cité, si tendirent leur tentes et leur paveillons tout entour et manderent à ceus dedenz bataille, ou qu’il se rendissent. Les Sarrazins virent bien qu’il ne porroient longuement durer ; si se rendirent par tel condition que cil qui ne voudroient estre crestien, qu’il s’en poissent aler sauvement, et seroient conduiz hors de la contrée et du païs et qu’il en peussent porter la moitié de leur muebles. Le roy regarda que la ville estoit deffenssable, et qu’il i porroit longuement sejorner avant qu’elle peust estre prise ; si s’acorda de tenir les convenances fermement. Quant il furent asseuré, il ouvrirent les portes et le roy entra en la ville[2] et se mist en saisine des fortereces. Après ce que le roy ot conquis toute la terre de Maillogres, il en departi à ses barons et à ses genz si largement que tuit s’en tindrent à paié, et fist la foi crestienne monteplier par tout le reanme.


X.
De madame sainte Ysabel fille au roy de Hongrie[3].

Si comme le roy d’Arragon se contenoit en prouece et en chevalerie, qui mout plaisoient à Nostre Seigneur ;

  1. Il faut lire Vincent (cf. Guillaume de Nangis).
  2. La ville de Valence ne fut assiégée et prise qu’en 1238, à la suite d’une véritable croisade que le pape Grégoire IX avait publiée dès 1233.
  3. Ce chapitre a été puisé à d’autres sources que la Vie de