SECONDE ÉPOQUE
CHAPITRE PREMIER.
Me voilà donc courant la poste, et grand train. Je le devais à ce que, au moment de payer, j’avais, par mes prières, arraché de mon Mentor un bon pourboire en faveur du premier postillon ; ce qui m’avait tout d’abord gagné le cœur du second. Aussi ce dernier allait comme la foudre, m’envoyant, par intervalle, un regard et un sourire qui me demandaient pour lui-même ce que j’avais obtenu pour l’autre. Mon guide, vieux d’ailleurs et replet, s’étant épuisé pendant la première poste à me raconter de sottes histoires pour me consoler, dormait alors profondément, et ronflait comme un bœuf. Cette rapide allure de la calèche me donnait un plaisir dont je n’avais jamais éprouvé l’égal. Dans le carrosse de ma mère, où d’ailleurs je n’avais pris place que bien rarement, on allait un si petit trot, que c’était pour en mourir. Et puis, dans une voiture fermée, jouit-