Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/517

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il est clair qu’il ne devait point parler d’une manière si générale, sans distinction des bons ou des méchans, et le philosophe de sang-froid ajoutera que rien n’est moins raisonnable que d’envelopper ainsi toute une nation dans sa haine. Mais il faut voir dans Alfîeri un amant passionné, qui ne saurait être juste envers les adversaires de son idole, un Démosthènes italien, qui n’a que des paroles enflammées pour opposer aux forces supérieures des Macédoniens. Ce n’est pas là une apologie, et je ne sais même pas s’il en a besoin pour conserver ce nom de grand. Je ne demande qu’un peu d’indulgence pour des écarts qui prennent leur source dans l’excès d’un sentiment aussi recommandable que peut l’être l’amour de la patrie.

Je vous prie, madame la comtesse, de faire de cette lettre tel usage qu’il vous plaira, d’y voir au moins un témoignage de ma bonne volonté, d’agréer, avec votre bienveillance ordinaire, le respect avec lequel j’ai l’honneur d’être,

Votre très-humble serviteur, de tout mon cœur,

Thomaso Valperga-Caluso.

Florence, 21 juillet 1801.

FIN.