Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prendraient les armes contre eux en faveur des Blancs. Ainsi ils obligèrent les guerriers de cette tribu à la retraite et sauvèrent la vie à des centaines d’innocents. Après le départ des Nez-Percés, les Cœurs d’Alêne, sur l’ordre de leur chef Seltis, rappelèrent les familles qui s’étaient enfuies, et, en attendant leur retour, prirent soin de leurs champs et de leurs maisons. Ainsi la paix fut rétablie ; les Blancs firent de grandes démonstrations de gratitude à ces bons Cœurs d’Alêne, et le gouvernement bâtit sur leurs confins un fort pour les protéger.




APPENDICE.

La chasse.


Toutes les tribus de l’ouest des Montagnes Rocheuses allaient, une ou deux fois l’an, à la chasse du buffalo dans les régions où ces animaux erraient en troupeaux de plusieurs milliers. Il y a une douzaine d’années, un Américain qui portait le courrier d’Helena à Benton, distance d’environ 175 milles, fut forcé de s’arrêter pendant dix heures sur les bords du fleuve Sunriver (rivière du Soleil) pour laisser passer un de ces troupeaux, lequel pourtant galopait à toute vitesse. Il devait donc y avoir là plusieurs milliers de bufîalos. Les Indiens consacraient à ces chasses environ quatre mois de l’année ; un peu plus d’un mois à l’aller et autant au retour, et plus de quarante jours à la chasse.

Ceux qui y prenaient part emmenaient toute leur famille avec de nombreux chevaux qui portaient les bagages, tentes, couvertures, provisions, haches, couteaux