Page:Vidal - Le Jupon, 1888.djvu/1

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
JULES VIDAL




LE JUPON


(FRAGMENT)





Il allait par les rues, musant à l’aventure. Un soleil tapageur illuminait le ciel. Le jeune homme remarquait la sonorité extrême des bruits heurtés, dans cette lumière de printemps, comme les jours précédents il constata le sourd rythme, la monotonie du Paris bruyant, assourdi dans du gris pluvieux, le gris uniforme qui met sur la ville d’immenses couches de ouate.

À la tour Saint-Jacques il y avait des coins de joyeuses verdures, des cordons de chaises garnies de dames, de nourrices et d’enfants, un pépiment de bébés près du gazon tout neuf, en tapis monochrome, et des ombres mouvantes que le feuillage étalait dans les allées sablées.

Edmond n’avait pas fait cinquante pas qu’il reconnut Mme Vintéjoux assise, non loin de sa fillette médusée par un caniche assoupi, couché sur le dos, l’air repu.

Valentine répondit au salut du jeune homme, et celui-ci


Anthologie Contemporaine.
Vol. 57. Série V. (No 9).