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quelques étages qui conduisent au cabinet du distributeur de places, paient une somme plus ’ou moins forte, et sortent bercés par Vespé- q rance d’obtenir un emploi qui n’existe que sur le carton qui leur a servi d’appeau. Les directeurs de bureaux de placement ont aussi des q compères chez lesquels ils envoient des sujets qui arrivent toujours trop tard.

Lorsque l’on a toujours vécu dans une cer- 1 taine sphère, on ne trouve souvent dans son cœur que du mépris pour ces individus que la société repousse de son sein, et tout le monde sait que le mépris éloigne la compassion : dans la carrière pénible que j’ai parcourue, j’ai pti étudier des mœurs qui échappent aux yeux M gens du monde ; j’ai eu le courage de fouiller les sentines de la prostitution, et à quelques variantes près, j’ai toujours entendu la mèmt histoire. Une jeune fille arrive à Paris ; lorsqu’à sa descente de voiture elle ne trouve pas certaine courtière, elle porte ses pas vers le premier bureau de placement, paye et attend patiemment la place qui lui a été promise ; le dénuement, la misère arrivent avant la place, et bientôt, ne sachant plus que faire, il faut qu’elle se prostitue à un de ces vieux libertins