Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/133

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de tous, aussi l’envie de jouir des mêmes avantages les engage à profiter des leçons qu’on veut bien leur donner ; le mépris que les grands coupables et quelquefois même les employés subalternes de la prison dans laquelle ils sont détenus’leur témoignent, les humilie, et rien ne leur coûte pour conquérir l’estime de ceux auxquels d’abord ils ne pouvaient penser sans éprouver un sentiment d’horreur ; cela est si vrai, que j’ai vu plus d’une fois des hommes s’accuser de crimes qu’ils n’avaient pas commis, pour acquérir le droit de dire qu’ils appartenaient à la Hank Pègre.

L’argot est à-peu-près la seule langue qui soit parlée dans les prisons et dans les bagnes, ’même par les employés supérieurs et inférieurs. Ce jargon donttous les mots expriment les choses du métier familiarise avec elles. L’autorité ne tient pas le moindre compte des efforts que lait le prisonnier pour reconquérir l’estime qu’il a perdue ; les condamnés savent cela, et bien certains que l’on ne croira ’même pas à leur repentir, ils se livrent à leurs penchans au lieu de les combattre. I Le mépris que l’on témoigne aux condamnés, la rudesse avec laquelle on les traite, les || 8