Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/261

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trompe pas lorsque je parle avec autant d’assurance, et il est probable que quelques années après la mise à exécution du projet que je soumets aujourd’hui à l’appréciation de mes lecteurs, j’aurai le plaisir de rendre à la société au moins la moitié des hommes qu’elle croyait tout à fait perdus.

La question de la peine de mort a été traitée par des hommes trop haut placés dans l’estime publique pour que j’ose, après eux, me permettre d’émettre une opinion nouvelle. Aussi, je devrais peut-être me borner à unir ma voix à celles de tous ceux qui réclament son abolition. Je crois cependant devoir terminer cet article, peut-être déjà trop long, par quelques considérations du plus haut intérêt.

La peine de mort est une peine immorale, ou du moins inutile, parce qu’elle habitue le peuple au spectacle des supplices, et parce qu’elle ne répare rien ; car malheureusement la mort du meurtrier ne rend point la vie à la victime.

Les exécutions qui, suivant l’intention du législateur, ne sont pas faites pour servir d’aliment aux passions de la société, mais seulement pour servir d’exemple, n’épouvantent pas les