Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/194

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Voici l’expédition de ce jugement : je la reproduis textuellement ici, en réponse aux contes que la malveillance ou la niaiserie ont fait et font circuler encore : les uns répandent que j’ai été condamné à mort, à la suite de nombreux assassinats ; les autres affirment que j’ai longtemps été le chef d’une bande qui arrêtait les diligences ; les plus modérés donnent comme certaine ma condamnation aux travaux forcés à perpétuité, pour vol à l’aide d’escalade et d’effraction ; on est allé jusqu’à dire que plus tard j’avais provoqué des malheureux au crime, pour faire briller ma vigilance en les jetant, quand bon me semblait, aux tribunaux : comme s’il manquait de vrais coupables à poursuivre ! Sans doute, des faux frères, comme il s’en trouve partout, même parmi les voleurs, m’instruisaient quelquefois des projets de leurs complices ; sans doute, pour constater le crime en même temps qu’on le prévenait, il fallait souvent tolérer un commencement d’exécution ; car les malfaiteurs consommés ne laissent jamais prise sur eux que par le flagrant délit : mais, je le demande, y a-t-il là rien qui ressemble à la provocation ! Cette imputation partit de la police, où je comptais plus d’un envieux : cette imputation tombe devant la publicité des