Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/263

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mençait à faire nuit, et me prenant pour un autre, il me frappe sur l’épaule, et me crie : Où est le capitaine ?… J’ai à lui parler !… Mais, me reconnaissant, il s’éloigna rapidement, et courut à la chambre du capitaine, où il se précipita en criant à tue-tête : « Au meurtre !… à l’assassin !… Nous sommes tous perdus !… Le bâtiment va être pris ; il y a dix hommes de cachés dans la cale, et tel et tel (en me nommant ainsi que le tonnelier) sont du complot ;… ils veulent s’emparer du bâtiment, et nous tuer tous !… »

« Aussitôt le capitaine appelle son second, monte avec lui sur le pont, et ordonne que tout le monde s’y rende. Lorsqu’on fut réuni, le matelot nous désigna de nouveau, le tonnelier et moi, comme chefs du complot, en soutenant qu’il y avait dix hommes cachés dans la cale. On y descendit avec des lumières, on retourna tout sans rien découvrir, tant mes hommes étaient bien cachés. Enfin, le capitaine n’en voulant pas démordre, s’avisa de faire emplir la cale de fumée. Force fut alors aux pauvres diables de sortir sous peine d’être asphyxiés. En arrivant sur le pont, ils faisaient la plus triste figure ; depuis leur départ de Sydney-