Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/330

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déployer une telle activité, que les chauffeurs osaient à peine sortir.

» Sallambier, ne voulant pas toutefois languir si longtemps dans l’inaction, redoubla d’audace à mesure que les obstacles se multipliaient autour de nous. Dans une seule nuit, il commit trois vols dans la même commune. Mais les propriétaires de la première des maisons attaquées, s’étant débarrassés de leurs bâillons et de leurs liens, donnèrent l’alarme. On sonna le tocsin à deux lieues à la ronde, et les chauffeurs ne durent leur salut qu’à la vitesse de leurs chevaux. Les deux frères Sallambier furent surtout poursuivis avec tant d’acharnement, que ce ne fut que vers Bruges, que ceux qui leur donnaient la chasse perdirent leurs traces. Dans un gros village où ils se trouvaient, ils louèrent une voiture et deux chevaux, pour aller, dirent-ils, à quelques lieues, et revenir le soir.

» Un cocher les conduisait : arrivés au bord de la mer, Sallambier l’aîné le frappa par derrière d’un coup de couteau qui le renversa de son siège. Les deux frères le transportèrent ensuite à la mer, espérant que les vagues entraîneraient le cadavre. Maîtres de la voiture,