Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/101

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Madame Thomas nous avait mis en entrepôt derrière un vieux paravent, dans une salle basse, qu’il était indispensable de traverser pour sortir. Nous n’eûmes pas le temps de perdre patience : une jeune fille nommée Pauline vint nous trouver et s’attabla avec nous autour d’un flacon de vin du Rhin.

Pauline n’avait pas encore atteint sa quinzième année, et déjà elle avait le teint plombé, la voix rauque : c’était une ruine précoce ; ce fut à moi qu’elle s’attacha. Thérèse, qui vint ensuite, était mieux assortie au front chauve de mon compagnon. Quand un mouvement rapide de bottes à la hussarde, garnies de leurs éperons, annonça que le capitaine des guides-interprètes se retirait, Dufailli, trop empressé, se lève brusquement de son siège, mais ses jambes se sont embarrassées dans son demi-espadon ; il tombe, entraînant avec lui le paravent de la table, les bouteilles et les verres. – Excusez, mon capitaine, dit-il, en cherchant à se remettre debout ;