Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/165

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qui doivent incessamment être dirigés sur Boulogne, pour y être incorporés dans le huitième régiment d’artillerie à pied. Parmi eux est un comte Boccardi, que sa famille a vainement cherché à faire remplacer… Vous vous offrez à partir à la place du noble Génois ; et, pour lever à cet égard toute espèce de difficultés, je vous fais remettre un certificat constatant que vous avez, sous le nom de Bertrand, satisfait aux lois sur la conscription. Au moyen de cette pièce, vous êtes agréé, et vous partez avec le détachement. Arrivé à Boulogne, vous aurez affaire à un colonel[1] fanatique de maçonnerie, d’illuminisme, d’hermétisme, etc. Vous vous ferez reconnaître, et comme vous êtes dans les hauts grades, il ne manquera pas de vous protéger. Vous pourrez alors lui faire, au sujet de votre origine, toutes les ouvertures que vous jugerez à propos. Ces confidences auront d’abord pour effet d’atténuer l’espèce de défaveur qui s’attache toujours à la qualité de remplaçant ; elles vous attireront ensuite la

  1. Le colonel Aubry, inspecteur-général de l’artillerie, mort à trente-trois ans. Il succomba peu de jours après la bataille de Dresde ou il avait eules deux jambes emportées par un boulet.