Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voir M. Bertrand, qui resta encore quelque temps à son poste d’observateur. Enfin, l’époque arriva où, suffisamment instruit, il demanda et obtint un congé d’un mois : il allait, disait-il, recueillir une succession considérable ; mais le mois expiré, M. Bertrand ne revint pas, le bruit se répandit qu’il avait emporté une somme de douze mille francs que lui avait confiée le colonel Aubry, à qui il devait ramener un équipage et des chevaux : une autre somme destinée à des emplettes pour le compte du régiment, était passée de la même manière dans l’actif de M. Bertrand. On sut qu’à Paris, il était descendu rue Notre-Dame-des-Victoires, à l’hôtel de Milan, où il avait exploité à outrance un crédit imaginaire.

Toutes ces particularités constituaient une mystification, dont les dupes n’osèrent pas même se plaindre sérieusement. Seulement il fut constaté que M. Bertrand avait disparu : on le jugea, et comme déserteur il fut condamné à cinq ans de travaux publics. Peu de temps après, arriva l’ordre d’arrêter les principaux d’entre les olympiens, et de dissoudre leur société. Mais cet ordre ne put être exécuté qu’en partie : les chefs, avertis que le gouvernement allait sévir contre eux, et les jeter dans les cachots de Vincennes,