Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/280

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Le résultat des recherches fut tel que je l’avais prévu ; on déterra le portier, et Coco, confronté avec lui, fut accablé par l’évidence. Le tribunal le condamna à deux ans de prison.

À cette époque, il existait à Paris une bande de forçats évadés, qui commettaient journellement des vols, sans qu’il y eût espoir de mettre un terme à leurs brigandages. Plusieurs d’entre eux avaient été arrêtés et absous faute de preuves : opiniâtrement retranchés dans la dénégation, ils bravaient depuis longtemps la justice, qui ne pouvait leur opposer ni le flagrant délit ni des pièces à conviction ; pour les surprendre nantis, il aurait fallu connaître leur domicile, et ils étaient si habiles à le cacher, qu’on n’était jamais parvenu à le découvrir. Au nombre de ces individus était un nommé France, dit Tormel, qui en arrivant à la Force, n’eut rien de plus pressé que de me faire demander dix francs pour passer à la pistole : j’étais tout aussi pressé de les lui envoyer. Dès lors il vint me rejoindre, et comme il était touché du procédé, il n’hésita pas à me donner toute sa confiance. Au moment de son arrestation, il avait soustrait deux billets de mille francs aux recherches des agents de police,