Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/282

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loué au nom d’une receleuse appelée Joséphine Bertrand.

Ces renseignements étaient positifs ; mais il était difficile d’en faire usage sans me compromettre vis-à-vis de France, qui, ne s’étant ouvert qu’à moi seul, ne pourrait soupçonner que moi de l’avoir trahi : je réussis cependant, et il se doutait si peu que j’eusse abusé de son secret, qu’il me racontait ses inquiétudes, à mesure que se poursuivait l’exécution du plan que j’avais concerté avec M. Henry. Du reste, la police s’était arrangée de telle sorte, qu’elle semblait n’être guidée que par le hasard : voici comment elle s’y prit.

Elle mit dans ses intérêts un des locataires de la maison qu’avait habitée France ; ce locataire fit remarquer au propriétaire que depuis environ trois semaines on n’apercevait plus aucun mouvement dans l’appartement de Mme Bertrand : c’était donner l’éveil et ouvrir le champ aux conjectures. On se souvint d’un individu qui allait et venait habituellement dans cet appartement ; on s’étonna de ne plus le rencontrer ; on parla de son absence, le mot de disparition fut prononcé, d’où la nécessité de faire intervenir le commissaire, puis l’ouverture en présence