Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/296

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avait exposées à haute voix dans le chauffoir, en présence de plusieurs détenus qui avaient tout aussi bien entendu que moi. – Ah ! malheureux que je suis, s’écria-t-il, en montrant la plus grande affliction : qu’ai-je fait ? À présent comment me tirer de là ? – Rien de plus aisé, lui répondis-je, si l’on te questionne au sujet de la scène d’hier, tu diras : ma foi, quand je suis ivre, je suis capable de tout, surtout si j’en veux à quelqu’un, je ne sais pas ce que je n’inventerais pas. Chante-à-l’heure prit le conseil pour argent comptant. Le même jour, un nommé Pinson qui passait pour un mouton fut conduit de la Force à la préfecture de police : cette translation ne pouvait s’effectuer plus à propos ; je m’empressai de l’annoncer à Chante-à-l’heure, en ajoutant que tous les prisonniers pensaient que Pinson n’était extrait que parce qu’il allait faire quelques révélations. À cette nouvelle, il parut consterné. – Était-il dans le chauffoir ? me demanda-t-il aussitôt ; je lui dis que je n’y avais pas fait attention. Alors il me communiqua plus franchement ses alarmes, et j’obtins de lui de nouveaux renseignements, qui, transmis sur-le-champ à M. Henry, firent tomber