Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

importante ; le succès de ce début éveilla la jalousie des officiers de paix et des agents sous leurs ordres ; les uns et les autres se déchaînèrent après moi ; mais ce fut vainement. Ils ne me pardonnaient pas d’être plus adroit qu’eux ; les chefs m’en savaient au contraire beaucoup de gré. Je redoublai de zèle pour mériter de plus en plus la confiance de ces derniers.

Vers cette époque, un grand nombre de pièces de cinq francs fausses avaient été jetées dans la circulation du commerce. On m’en montra plusieurs ; en les examinant, il me sembla reconnaître le faire de mon dénonciateur Bouhin et de son ami le Dr Terrier. Je résolus de m’assurer de la vérité : en conséquence je me mis à épier les démarches de ces deux individus ; mais comme je ne pouvais les suivre de trop près, attendu qu’ils me connaissaient, et que je leur aurais inspiré de la défiance, il m’était difficile d’obtenir les lumières dont j’avais besoin. Toutefois, à force de persévérance, je parvins à acquérir la certitude que je ne m’étais pas trompé, et les deux faux monnayeurs furent arrêtés au moment de la fabrication : quelque temps après ils furent condamnés à mort et exécutés. On a répété dans le public, d’après un bruit accrédité