Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/407

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par un marchand boisselier. Aussitôt mes regards se portèrent sur les croisées ; mais ces rideaux jaunes après lesquels je soupirais, je ne les aperçus pas. Cependant, faisant cette réflexion, qui s’était déjà présentée à mon esprit, que des rideaux, quelle qu’en soit la nuance, n’ont pas l’inamovibilité d’une bosse de première origine, je projetai de ne pas me retirer sans avoir eu un entretien avec le petit prodige dont l’aspect m’avait tant réjoui. Je me figurais malgré mon désappointement sur l’une des circonstances capitales d’après lesquelles je devais me guider, que cet entretien me fournirait quelques lumières.

Je pris le parti de monter : parvenu à l’entresol, je m’informe à quel étage demeure une petite dame tant soit peu bossue. – C’est de la couturière que vous voulez parler ? me dit-on, en me riant au nez. – Oui, c’est la couturière que je demande, une personne qui a une épaule un peu hasardée. On rit de nouveau, et l’on m’indique le troisième sur le devant. Bien que les voisins fussent très obligeants, je fus sur le point de me fâcher de leur hilarité goguenarde : c’était une véritable impolitesse ; mais ma tolérance était si grande que je leur pardonnai volontiers de la trouver comique,