Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/417

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il m’était resté quelques doutes. Certain de l’identité, je veux sur-le-champ mettre le mandat à exécution, mais l’agent qui m’accompagne prétend avoir aperçu le terrible pistolet : afin de vérifier le fait, je précipite ma marche, je dépasse Fossard, et, revenant sur mes pas, j’ai le regret de voir que l’agent ne s’est pas trompé. Tenter l’arrestation, c’eût été s’exposer, et peut-être inutilement. Je me décidai donc à remettre la partie, et en me rappelant que quinze jours auparavant, je m’étais flatté de ne livrer Fossard que le 1er janvier, je fus presque satisfait de ce retard ; jusque-là je ne devais point me relâcher de ma surveillance. Le 31 décembre, à onze heures, au moment où toutes mes batteries étaient dressées, Fossard rentre ; il est sans défiance, il monte l’escalier en fredonnant ; vingt minutes après, la disparition de la lumière indique qu’il est couché : voilà le moment propice. Le commissaire et des gendarmes, avertis par mes soins, attendaient au plus prochain corps de garde que je les fisse appeler ; ils s’introduisent sans bruit, et aussitôt commence une délibération sur les moyens de s’emparer de Fossard, sans courir le risque d’être tué ou blessé ; car on était persuadé qu’à moins