Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/429

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aussi à leur début furent-ils d’une activité et d’une audace prodigieuses. En une nuit seulement, il y eut au faubourg Saint-Germain dix vols avec escalade et effraction ; pendant plus de six semaines, on n’entendit parler que de hauts faits de ce genre. M. Henry, désespéré de ne trouver aucun moyen de réprimer ce brigandage, était constamment aux aguets, et je ne découvrais rien. Enfin, après bien des veilles, un ancien voleur que j’arrêtai, me fournit quelques indices, et en moins de deux mois, je parvins à mettre sous la main de la justice une bande de vingt-deux voleurs, une de vingt-huit, une troisième de dix-huit, et quelques autres de douze, de dix, de huit, sans compter les isolés, et bon nombre de receleurs qui allèrent grossir la population des bagnes. Ce fut à cette époque que l’on m’autorisa à augmenter ma brigade de quatre nouveaux agents, pris parmi les voleurs qui avaient eu l’avantage de connaître les nouveaux débarqués avant leur départ.

Trois de ces vétérans, les nommés Goreau, Florentin, et Coco-Lacour, depuis longtemps détenus à Bicêtre, demandaient avec instance à être employés : ils se disaient tout à fait convertis,