Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/56

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très sérieusement préoccupé de la possibilité d’une si bonne aubaine, lorsque je fus tiré de ma rêverie par un coup de poing qui m’arriva sur le dos. – Eh bien ! Cadet, que fais-tu donc par ici si matin ? – Ah ! c’est toi, Fanfan, et par quel hasard dans ce quartier, à cette heure ?

Fanfan était un apprenti pâtissier, dont j’avais fait la connaissance aux Porcherons ; en un instant, il m’eut appris que depuis six semaines il avait déserté le four, qu’il avait une maîtresse qui fournissait aux appointements, et que, pour le quart d’heure, il se trouvait sans asile, parce qu’il avait pris fantaisie au monsieur de sa particulière de lui rendre visite. Au surplus, ajouta-t-il, je m’en bats l’œil ; si je passe la nuit à la Souricière, le matin je reviens au gîte, et je me rattrape dans la journée. Fanfan le pâtissier me paraissait un garçon dégourdi ; je supposais qu’il pourrait m’indiquer quelque expédient pour me tirer d’affaire ; je lui peignis mon embarras.

— Ce n’est que ça ? me dit-il, viens me rejoindre à midi au cabaret de la barrière des Sergents ; je te donnerai peut-être un bon