Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/70

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Rose, on dit d’un homme qu’il a la main malheureuse, quand il ne peut pas se battre sans tuer son homme.

L’explication était très claire ; Fanfan tremblait de tous ses membres ; la sueur coulait de son front à grosses gouttes ; des nuages blancs et bleus se promenaient sur ses joues rosacées d’apprenti pâtissier, sa face s’allongeait, il avait le cœur gros, il suffoquait ; enfin il laissa échapper un énorme soupir.

— Bravo ! s’écria Belle-Rose, en lui prenant la main dans la sienne ; j’aime les gens qui n’ont pas peur… N’est-ce pas que vous n’avez pas peur ? Puis, frappant sur la table : Garçon ! une bouteille, du même, entends-tu ? c’est monsieur qui régale… Levez-vous donc un peu mon ami, fendez-vous, relevez-vous, allongez le bras, pliez la saignée, effacez-vous ; c’est ça. Superbe, superbe, délicieux ! Et pendant ce temps M. Belle-Rose vidait son verre. Foi de BelleRose, je veux faire de vous un tireur. Savez-vous que vous êtes bien pris ; vous seriez très bien sous les armes, et il y en a plus de quatre parmi les maîtres qui n’avaient pas autant de dispositions que vous. Que c’est dommage que