suffit qu’elle m’ait été donnée par feue madame de Vellerbel, ma marraine ; vous sentez bien que je ne veux pas la perdre.
MOI. » Il est possible, monsieur, que vous ne la perdiez pas ; mais, au préalable, je vous serais obligé de me donner les nom, prénoms, âge, signalement du domestique.
LE CHEVALIER. » Son nom ? ce n’est pas difficile ; il s’appelle Laurent.
MOI. » De quel pays est-il ?
LE CHEVALIER. » Je pense qu’il est de la Normandie.
MADAME. » Vous êtes dans l’erreur, mon ami, Laurent est Champenois, j’ai vingt fois entendu dire qu’il était né à Saint-Quentin. Au surplus, Cunégonde va nous éclaircir sur ce point (se tournant vers sa bonne) ; Cunégonde, Laurent n’était-il pas de la Champagne ?
CUNÉGONDE. » Je demande pardon à madame la marquise, je crois qu’il était de la Lorraine : quand on lui écrivait c’était toujours de Dijon.
MOI. » Vous me semblez peu d’accord sur son lieu de naissance : et puis Laurent, ce n’est probablement qu’un nom de baptême,