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UNITÉ DE COMPOSITION.

en me flattant qu’au moins ces organes ne seraient pas connus dans leur relation avec la physiologie générale. Pour parvenir donc à acquérir cette connaissance, je cherchais opiniâtrement quelque chose dans les autres Raies, persuadé que c’était moins à la présence de cet organe qu’à une disposition qui lui était particulière, que les Torpilles avaient, exclusivement aux autres Raies, cette étonnante faculté de foudroyer en quelque sorte les petites espèces de la mer. Il ne faut pas avoir comparé entre eux beaucoup d’animaux pour être averti qu’il n’y a jamais parmi eux d’organes nouveaux, surtout dans les espèces qui se ressemblent autant que des Raies : il était plus naturel de croire que les tuyaux renfermant une substance gélatineuse dans la Torpille, existaient masqués dans les autres Raies, et on va voir que j’ai en effet trouvé dans celles-ci une organisation analogue, avec des différences auxquelles doivent se rapporter les différentes manières d’être et d’agir de chaque espèce[1]. »

  1. On lit plus bas dans le même Mémoire : « Si les organes (les tubes de l’appareil électrique) ne varient dans chaque espèce que par un arrangement différent des parties…, ne faudrait-il pas supposer que toutes les Raies ont plus ou moins les propriétés électriques de la Torpille ? » Geoffroy Saint-Hilaire a résolu négativement cette question. Tout récemment M. Starck a émis une opinion contraire ; mais elle n’est encore appuyée sur aucune expérience. Voyez les Proceedings of the royal Society of Edinburgh, tom. II.