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CHAPITRE I.

et de s’inscrire parmi les élèves du Jardin des plantes et du Collége de France.

Mais, à cette époque surtout, la culture des sciences n’était pas une carrière pour un jeune homme sans fortune. Gérard Geoffroy permit à son fils d’entrer comme pensionnaire en chambre au collége du Cardinal Lemoine, et de suivre les cours des établissements scientifiques, mais à la condition de suivre en même temps ceux de l’École de droit. Quoique la jurisprudence lui parût avoir l’aridité de la théologie sans en avoir la grandeur, Geoffroy Saint-Hilaire se résigna si bien, qu’avant la fin de cette même année 1790, il était bachelier en droit. Mais ce premier pas dans la carrière fut aussi le dernier. Il renouvela ses instances auprès de sa famille, et cette fois on décida, à sa grande satisfaction, qu’il ne serait pas jurisconsulte, mais médecin. C’était là sans doute le parti le plus sage que l’on pût prendre, le seul qui pût satisfaire à la fois le fils dans son goût pour la science et le père dans ses prudents calculs d’avenir ; mais il en devait être de ce plan si bien combiné comme de tous les autres ! Et de même qu’un corps entraîné par la gravitation vers la terre ne s’arrête qu’après l’avoir atteinte, Geoffroy Saint-Hilaire, après avoir délaissé la théologie pour le droit, le droit pour la médecine, devait arriver bientôt de la médecine à la science pure.