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CHAPITRE V.

philosophique[1], on s’était borné à quelques essais partiels, dont l’objet était tout au plus de diminuer d’une ou de quelques unités le nombre des pièces spécialement ichthyologiques. Quant au fond de la question, il semblait qu’il n’y eût pas même lieu de s’en occuper, et chacun continuait à supposer, selon l’expression de Cuvier, que la nature a créé des os exprès pour les Poissons.

Sous l’influence de ses nouvelles idées, Geoffroy Saint-Hilaire osa penser qu’il pouvait, qu’il devait ne pas en être ainsi, et sans se laisser arrêter un seul instant, ni par la difficulté du sujet, ni par l’unanimité des convictions contre lesquelles il allait s’élever, il en appela à la seule autorité qui ne puisse être récusée, celle des faits.

La question fut ainsi posée par lui vers le milieu de 1806. Il y avait répondu, avant la fin de la même année, par quatre Mémoires : le premier, sur les nageoires pectorales des Poissons ; le second, complémentaire du premier, sur leur os furculaire ; le troisième, sur leur sternum : le quatrième, rédigé dans les derniers jours de 1806, est le célèbre travail sur la tête osseuse chez les Vertébrés en général, et, en particulier, chez les Oiseaux. On voit com-

  1. Le beau Mémoire d’Autenrieth, Bemerkungen über den Bau der Scholle insbesondere, und den Bau der Fische im Allgemeinen, a paru dans l’Archiv für Zoologie und Zootomie de Wiedeman. t. Ier.