Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
CHAPITRE I.

et le jeune élève en médecine ! Aussi, dès le premier jour où le hasard les rapprocha, le plaisir de parler de Navarre, le bonheur de parler de Brisson, le bonheur plus grand encore de parler de science, établit entre eux un lien de mutuelle affection que les événements de 1792 devaient bientôt resserrer de toute la puissance du dévouement et de la reconnaissance.

C’est ainsi que Geoffroy Saint-Hilaire connut Haüy ; et bientôt lui, jeune homme de dix-huit ans, il se trouva en tiers dans la douce intimité qui unissait entre eux l’un des membres les plus éminents de l’Académie des sciences et un homme qu’Haüy lui-même ne traitait qu’avec respect, le vénérable Lhomond, régent émérite du Cardinal Lemoine, comme Haüy dont il était l’ami, le commensal et de plus le directeur spirituel. Les entretiens d’Haüy et de Lhomond, véritables leçons privilégiées pour le jeune Geoffroy Saint-Hilaire, étaient aussi variés qu’instructifs. Tantôt le physicien suivait le grammairien sur le terrain qui lui était familier, et Haüy, oubliant un moment qu’il venait de créer la cristallographie, n’était plus que le modeste régent de Navarre et du Cardinal Lemoine. Souvent la zoologie[1], la botanique, qui était

  1. Haüy, minéralogiste et physicien illustre, botaniste assez distingué pour avoir appartenu d’abord à la section de botanique de l’Académie des sciences, Haüy possédait aussi des connais-