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CHAPITRE VIII.

rieurement connus, soit surtout de ceux qu’elle-même, une fois trouvée, fait chaque jour prévoir, rechercher et découvrir.

Lorsque Geoffroy Saint-Hilaire a créé la théorie de l’Unité de composition organique, s’est-il fait illusion sur le caractère et la valeur des preuves auxquelles il avait recours ? Non, sans doute. Il savait qu’il raisonnait par induction, et qu’il ne pourrait jamais arriver à l’une de ces démonstrations absolues dont les sciences mathématiques ont seules le privilége.

Mais il savait aussi toute la puissance, toute l’autorité de l’induction, lorsqu’elle repose sur un nombre considérable de faits ; il savait qu’elle peut conduire à des vérités que la raison ne peut se refuser à admettre, quoiqu’elles ne soient, à parler mathématiquement, qu’infiniment probables ; que ces vérités doivent, par conséquent, être considérées comme démontrées ; et que c’est ainsi, et ainsi seulement, qu’ont pu être établies, et l’ont été, toutes les lois de la nature auxquelles le génie de l’homme s’est élevé depuis trois siècles.

Et s’il fallait repousser une loi par cela seul qu’elle repose sur une induction, par cela seul qu’après qu’une multitude de faits lui ont été ramenés, d’autres non encore découverts ou non encore suffisamment étudiés, restent à ramener à la loi commune, le Principe lui-même de la gravi-