Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
CHAPITRE VIII.

Vertébrés, le cœur ou son représentant étant en bas, et le système nerveux en haut.

Les Articulés sont donc des Dermo-vertébrés, et ils ont une attitude inverse de celle des Vertébrés proprement dits : voilà en deux mots le résumé de la doctrine de Geoffroy Saint-Hilaire sur les animaux articulés.

Cette doctrine, qui la comprit d’abord ? Un médecin, Hallé, qui l’appuya de sa parole ; un physicien, Ampère, qui, en l’adoptant, tenta même, presque aussitôt, de la compléter : on se souvient encore de la vive sensation produite par son Mémoire, publié d’abord sous le voile de l’anonyme[1]. Les naturalistes ne vinrent qu’ensuite, et cela devait être : pour adopter, pour discuter même les idées si nouvelles de Geoffroy Saint-Hilaire, ne leur fallait-il pas vaincre le plus invincible de tous les obstacles, rompre avec d’anciennes habitudes d’esprit et de langage, faire en quelque sorte table rase ? Audouin, si bien préparé par ses propres recherches sur l’anatomie entomologique, en eut le premier le courage ; et, dès 1823, affranchi de l’autorité acquise des anciennes doctrines sans céder à l’entraînement des nouvelles idées, il appréciait, dans des articles remarquables par leur lucidité autant

  1. Dans le tome II des Annales des sciences naturelles, p. 295. — Deux articles complémentaires parurent quelques mois plus tard dans le même recueil, t. III, p. 199 et 453.