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CHAPITRE IX.

hypothèse ; mais toujours est-il que cette hypothèse eut l’insigne honneur d’être successivement adoptée et défendue avec chaleur par Winslow, par Haller lui-même, et jusque dans notre siècle par Meckel. Et quand Geoffroy Saint-Hilaire commença ses recherches tératologiques, non-seulement il la trouva debout, malgré les rudes attaques de Lémery au 18e siècle ; mais elle dominait, elle régnait dans la science.

Geoffroy Saint-Hilaire se trouvait, mieux que personne, préparé à la discuter. Dès 1800, pendant son séjour en Égypte, il avait combattu une hypothèse analogue, celle de la Préexistence des sexes, c’est-à-dire, au fond, le même système dans une autre de ses applications. Et il l’avait, non-seulement combattu par l’observation et le raisonnement, mais aussi par des expériences, pour lesquelles l’Institut du Caire s’était empressé de lui donner son concours[1]. Telles seront aussi ses armes contre

  1. Le gouvernement de l’Égypte devait, à la demande de l’Institut, fournir à Geoffroy Saint-Hilaire les moyens d’exécuter sur une grande échelle les expériences dont il avait conçu la pensée. Les circonstances ne permirent pas qu’il en fût ainsi, et l’auteur dut se borner à quelques expériences sur les Oiseaux, interrompues elles-mêmes un peu plus tard par les événements de la guerre.

    Nous voyons qu’au début de ses recherches, Geoffroy Saint-Hilaire inclinait à admettre l’existence, dans chaque individu, des germes de deux appareils sexuels, l’un mâle, l’autre femelle,