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CHAPITRE I.

V.

C’est en mars 1793 que l’occasion, vivement désirée, d’être utile au jeune protégé d’Haüy, s’offrit pour la première fois à Daubenton. Lacépède, obligé par

    occasionné que par quelque occupation imprévue, et n’a rien de fâcheux que pour moi-même. M. Prêtre… a eu la complaisance de venir ici de temps en temps. Nous calculons ensemble les lois de la cristallisation ; mais il résulte de votre absence un décroissement dans nos plaisirs que nous sentons vivement l’un et l’autre… M. Daubenton m’a fait part hier d’un article composé le matin même sur les théories en histoire naturelle, qui est charmant, et où règne une fraîcheur de style étonnante à cet âge. Il interrompt quelquefois nos conversations minéralogiques pour me parler de vous, de tout ce que vous avez fait pour me prouver votre attachement, et vous devez croire que dans ce cas, je quitte volontiers la nature pour l’amitié. J’ai été parfaitement tranquille depuis votre départ. J’en profite pour donner un nouveau coup de lime à mon traité, et le rendre moins indigne de voir le jour, si jamais il y parvient…

    « Adieu, mon bon ami ; daignez enfin m’écrire, ne fût-ce que deux mots…

    « De Paris, ce 26 sept. 1792.Haüy. »


    « Monsieur et cher ami,

    « La lettre que vous aviez confiée à M. Berthaud … m’a été remise lorsque j’étais sur le point de sortir de dîner ; c’était un dessert bien délicat, dont j’ai fait part sur-le-champ à M. Lhomond ; nous n’avons jamais été si gais à table, si ce n’est quand vous étiez notre vis-à-vis. Je vous félicite, mon cher