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CHAPITRE IX.

dans une suite de phénomènes aussi complexes, il entre nécessairement bien des éléments inconnus, bien des causes d’action dont on ne saurait se rendre compte, quand on ne peut ni les provoquer, ni les modifier, ni les faire disparaître à volonté. C’est là ce qui a conduit Geoffroy Saint-Hilaire à en appeler des résultats de l’observation dans notre espèce, à l’expérimentation chez les animaux, particulièrement chez les Oiseaux.

Il le fit dès 1820, et de nouveau en 1822, mais dans des circonstances peu favorables. En 1826, au contraire, un vaste établissement d’incubation artificielle ayant été fondé à Auteuil, il lui fut loisible de reprendre ses expériences sur une grande échelle, et de les varier de mille manières. Elles consistèrent à faire incuber des œufs, d’abord placés à tous égards dans les circonstances ordinaires, puis, au bout d’un certain laps de temps, le plus souvent de trois jours, diversement modifiés ; par exemple, secoués plus ou moins violemment, perforés en divers points, mais surtout maintenus dans une position verticale, soit sur le gros, soit sur le petit bout, ou bien revêtus, sur une moitié de leur surface, d’un enduit de cire ou d’un vernis propre à rendre la coquille imperméable à l’air.

Les résultats de ces expériences furent entièrement conformes aux prévisions de leur auteur. Ni parmi les poulets qui vinrent à éclore, ni parmi les