Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
292
CHAPITRE IX.

l’appui du résultat obtenu par Geoffroy Saint-Hilaire[1]. On arrive ainsi par toutes les voies à la même conséquence générale, savoir : l’origine accidentelle, et non primitive, des anomalies. L’hypothèse des germes prédestinés à la Monstruosité, est donc définitivement condamnée ; et si elle doit vivre toujours dans la science, c’est historiquement, et parce qu’une erreur, défendue pendant un siècle par des hommes tels que Winslow, Haller, Meckel, a rendu à la tératologie plus de services qu’elle n’en recevra jamais de telle vérité incontestable et incontestée.

V.

Si l’hypothèse de la Monstruosité originelle eût prévalu, il ne nous resterait guère qu’à incliner notre raison devant un mystère, dont l’existence se rattacherait immédiatement à la cause première, et nous serait incompréhensible comme elle. La recherche des rapports généraux, des lois tératologiques ne serait guère plus fondée, quoique par de tout autres motifs, que sous l’empire de la vieille croyance aux jeux de la nature.

Si, au contraire, les êtres anomaux sont créés et formés par l’acte fécondateur selon les lois communes ; si leurs déviations sont les effets de troubles et d’empêchements, survenus pendant le cours du

  1. Nous avons consigné dans notre Histoire générale des anomalies le résumé de celles que nous avons faites nous-même.