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CHAPITRE IX.

double corps, non moins régulier que le corps unitaire d’un individu normal, se rattache à un fait de premier ordre qui, dans sa vaste généralité, comprend en quelque sorte comme ses corollaires tous les autres faits de l’histoire de la Monstruosité composée. Les deux sujets qui forment par leur union un Monstre complétement ou partiellement double, sont toujours unis par les faces homologues de leurs corps, c’est-à-dire opposés côté à côté, se regardant mutuellement, ou bien adossés l’un à l’autre. Et non-seulement ils sont unis par les faces homologues ; mais si vous pénétrez dans leur organisation, vous les trouvez unis de même par les organes homologues : chaque partie, chaque viscère chez l’un correspond à un viscère, à une partie similaire chez l’autre. Chaque vaisseau, chaque nerf, chaque muscle, placé sur le plan d’union, s’est conjoint, au milieu de la complication apparente de toute l’organisation, avec le vaisseau, le nerf, le muscle de même nom, appartenant à l’autre sujet ; comme les deux moitiés, primitivement distinctes et latérales d’un organe unique et central, le font normalement entre elles sur le plan médian, au moment voulu par les lois de leur formation et de leur développement.

La Loi d’Union similaire, très-importante par elle-même, ne l’est pas moins par les nombreuses conséquences que l’on en peut déduire. Ainsi, non-