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CHAPITRE X.

et les luttes ardentes qui allaient agiter sa vieillesse, il avait senti le besoin de se reposer quelque temps dans les paisibles travaux de ses jeunes années. Mais de si prudents calculs d’avenir n’étaient, ni dans son caractère, ni dans ses habitudes ; et s’il retourna, en 1827, à la zoologie descriptive, c’est comme en 1802, comme en 1809, parce que les circonstances vinrent l’y solliciter et presque l’y contraindre. D’ailleurs, inspiré maintenant de l’esprit de la Philosophie anatomique, nous allons le voir, dès qu’il revient dans le champ de ses anciennes études, en reculer au loin l’horizon : de la zoologie spéciale, il va s’élever presque aussitôt à la philosophie zoologique.

Il y avait bien longtemps qu’il se voyait pressé de publier ses leçons, non moins riches en faits nouveaux qu’en idées nouvelles. Il s’y était toujours refusé. Aborder les parties les plus ardues de la science, s’y ouvrir des voies inconnues et inespérées, était bien plus dans la nature de son esprit, il le sentait, qu’en embrasser méthodiquement et en exposer plus ou moins élémentairement l’ensemble. En 1828 il céda cependant aux instances qui lui furent faites. Un éditeur avait eu la pensée de donner au public les leçons des plus célèbres professeurs de Paris. Six cours devaient paraître simultanément ; et, dans cette précieuse collection, MM. Cousin, Guizot, Villemain, allaient devenir les