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ZOOLOGIE DESCRIPTIVE.

touchant la multiplicité des Crocodiles du Nil, il les a du moins décrits avec plus d’exactitude qu’on ne l’avait encore fait, et il a le premier déterminé le Crocodile de Saint-Domingue. La zoologie descriptive lui doit encore le genre Trionyx, aujourd’hui élevé au rang de famille, des espèces entièrement nouvelles de Sauriens et d’Ophidiens, et la connaissance exacte de plusieurs autres jusqu’alors imparfaitement étudiées. Nous mentionnerons encore les détails curieux qu’il nous a transmis sur ces enchanteurs de serpents, qui semblent être aussi anciens en Égypte que la civilisation elle-même. Il nous a montré les successeurs modernes des Ophiogènes et des Psylles, tantôt trompant les croyants par des jongleries, tantôt se trompant eux-mêmes, et croyant opérer le charme par d’inutiles et insignifiantes pratiques, mais au fond possédant l’art d’agir sur les Hajés et les Scythales ; art dont Geoffroy Saint-Hilaire pénétra un jour l’un des secrets, au point de pouvoir, lui aussi, changer le serpent en bâton.

Nous serons courts sur les travaux ichthyologiques. Ils sont à la fois plus nombreux et plus importants que les précédents ; mais, réunis presque tous en corps d’ouvrage dans la Description de l’Égypte, ils sont aussi bien mieux connus. Et d’ailleurs le premier des ichthyologistes de notre époque ne les a-t-il pas à la fois résumés et jugés ?