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ZOOLOGIE DESCRIPTIVE.

ceux d’une école, si souvent et exclusivement qualifiée de positive par son illustre chef. N’y a-t-il pas, dira-t-on, quelque chose d’inconciliable, de contradictoire entre cette étude patiente et presque minutieuse des détails, sans laquelle une bonne description et une caractéristique exacte sont impossibles, et cet esprit généralisateur, cet art d’observer en grand, qui est, a dit un savant illustre, le trait éminent de l’esprit de Geoffroy Saint-Hilaire ?

Oui, il y aurait contradiction entre cette observation en grand, et ce que nous pouvons appeler, par opposition, l’observation en petit, cultivées simultanément, avec une égale ardeur et un égal succès, par la même intelligence. Oui, il est inadmissible qu’un savant puisse se livrer à la fois à des travaux spéciaux, en vue d’introduire quelques perfectionnements dans les caractéristiques ou dans la connaissance des espèces, et à des recherches générales, en vue de ramener à des lois la variété infinie des faits ; qu’il attache en même temps, et sans prédilection marquée, sa pensée sur les plus hautes vérités de la philosophie naturelle et ses yeux sur les humbles détails. Voilà ce qui serait contradictoire, inconciliable ; car celui qui a eu le bonheur d’entrevoir ces hautes vérités, doit se sentir, au premier succès obtenu, irrésistiblement entraîné[1] à en poursuivre la découverte.

  1. Expression de Geoffroy Saint-Hilaire, parlant de lui-même,