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CLASSIFICATION ZOOLOGIQUE.

IV.

Dans cette première période de sa vie scientifique, où nous le voyons observateur spécial et descripteur, Geoffroy Saint-Hilaire a été aussi classificateur. Mais ici il s’est arrêté beaucoup plus tôt. De 1804 à 1806, et après son voyage en Portugal, de 1809 à 1816, il poursuit assiduement ses études sur les caractères des êtres, mais il ne cherche plus, si ce n’est exceptionnellement et à de longs intervalles, à perfectionner le système.

Et cependant, avant d’abandonner à son illustre émule le sceptre de cette partie de la science, il s’était annoncé comme devant le partager avec lui : tous deux avaient fondé ensemble, en 1795, cet édifice qui, depuis, fut élevé par les efforts seuls de Cuvier et de ses disciples.

À l’époque que nous venons de rappeler, Linné avait en histoire naturelle une suprématie incontestée. Dans la patrie même de Buffon, le Systema naturæ était le code universel des naturalistes. Livre assurément digne de cet honneur, s’il eût été bien compris. Mais ce que l’on y appréciait surtout, ce que l’on en imitait partout avec une fidélité servile, c’étaient les formes techniques ; précisément, la partie secondaire et passagère de l’œuvre de Linné. Quant à l’esprit même de ce livre immortel, il échappait si complétement à ses admirateurs, que