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CHAPITRE I.

garant de la capacité de Geoffroy Saint-Hilaire ; la fermeté de Lakanal[1], qui avait appris de Daubenton à l’apprécier, eurent bientôt réduit Fourcroy, sinon à l’approbation, du moins au silence[2].

  1. La lettre suivante, écrite à cette occasion par Gérard Geoffroy à Lakanal, nous a paru digne d’être conservée. Elle achèvera de faire connaître le respectable père de Geoffroy Saint-Hilaire, et la ferme confiance qu’il avait dès lors dans l’avenir de son fils. Nous la citons d’après l’original que Lakanal avait précieusement conservé.

    « Étampes, le 12 juillet 1793, l’an II de la république française.

    « Citoyen représentant,

    « Si vous n’aviez été que juste envers mon fils, je ne vous ferais aucun remercîment, parce que je ne pourrais vous en faire sans blesser votre délicatesse ; mais ayant daigné vous intéresser à sa jeunesse et à ses succès…, je crois devoir vous témoigner mes sentiments de manière à vous convaincre que je suis digne de l’intérêt que vous prenez au bonheur de ma famille. J’ai huit enfants, et tous sont tels que celui que vous avez vu, pleins de candeur, d’honnêteté et de désir de s’avancer dans les différentes carrières qu’ils parcourent : ils sont tous les amis de leur père, leur père est leur seul confident. C’est tout ce qu’il m’est permis de vous dire à leur avantage, et c’en est assez pour vous persuader que le grain que vous semez dans mon héritage, produira d’excellents et d’abondants fruits, et que vous n’aurez pas à rougir de vos peines… Geoffroy. »

  2. Les réclamations de Fourcroy n’étaient pas faites, comme on pourrait le conclure de ce qui va suivre, dans l’intérêt de Lacépède.