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ZOOLOGIE PHILOSOHIQUE.

science s’élevant vers les sommités de la philosophie naturelle, mais ne s’y élevant qu’à l’aide d’une hypothèse non démontrée, et disons plus, fût-elle vraie, non susceptible de démonstration. Ainsi, aridité et étroitesse des conceptions, d’un côté ; extrême témérité, de l’autre : « deux écueils également dangereux, dit Geoffroy Saint-Hilaire, et que j’ai voulu éviter tous deux. »

Et non-seulement il l’a voulu, mais il l’a fait, et pour cela, il n’a eu qu’à suivre le cours naturel de ses idées et de ses doctrines. Le perfectionnement de la classification n’étant pas pour lui le but, mais seulement l’un des moyens de la science, il faut bien que ce but se trouve plus loin et plus haut ; la recherche de tous les genres de rapports reprend une importance égale à celle des affinités naturelles : la science recouvre son domaine tout entier, et dès lors, son unité, sa grandeur. Mais cette unité, cette grandeur devront se fonder sur l’alliance de l’observation et du raisonnement, non sur des hypothèses métaphysiques ; car, celles-ci admises, la science retomberait plus que jamais dans ces déterminations sans règle et sans contrôle, dans ces décisions arbitraires, contre lesquelles nous avons vu Geoffroy Saint-Hilaire se prononcer avec tant de force en zoologie comme en anatomie comparée.

On le voit : des deux écueils qu’il signale, aucun