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CHAPITRE X.

Nous ne redirons pas qu’étant admises, comme point de départ, les idées de Geoffroy Saint-Hilaire sur les classifications, le reste de sa doctrine zoologique suit naturellement : la notion de la variabilité de l’espèce, et ses conséquences relativement aux animaux antédiluviens, deviennent, nous venons de le montrer, le terme de la science. Maintenant, renversons cet ordre, et partons de la notion de la variabilité de l’espèce : où arrivons-nous ? Précisément à reconnaître, et même plus clairement que jamais, ce qu’il y a d’arbitraire et d’insuffisant dans tout travail de classification. Si la définition de l’espèce, telle qu’elle est partout reproduite, implique une hypothèse fausse, et si, à leur tour, sur la définition de l’espèce se fondent les définitions du genre, de la famille et de tous les groupes supérieurs, n’est-il pas évident que l’échafaudage presque tout entier de la classification repose sur la base la plus fragile, et, pour ainsi dire, qu’il est suspendu sur le vide ?

Ainsi, en zoologie, partez de l’un quelconque des points culminants de la doctrine, et vous arrivez plus ou moins directement, mais sûrement à tous les autres.

Est-ce la première fois qu’il nous est donné de constater un tel résultat dans l’analyse des travaux de Geoffroy Saint-Hilaire ? Nos lecteurs n’ont pas oublié, sans doute, qu’une concordance non moins