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CHAPITRE XI.

III.

Les Principes de philosophie zoologique ne furent achevés qu’en mai 1830 ; et en octobre, nous verrons déjà Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, en présence l’un de l’autre, plus profondément divisés que jamais. Ainsi quatre mois seulement de trêve au milieu de tels débats ! Encore fallut-il, pour qu’on ne les vît pas plus tôt se rallumer, le concours de circonstances que nous ne saurions omettre ; car nous n’écrivons pas l’histoire abstraite de la science, mais la biographie d’un savant.

Et avant tout, nous devons, par une courte

    le même esprit, comme l’Anatomie comparée du cerveau et l’Ostéogénie de M. Serres. Cette prévention s’accrut même pendant un certain temps, et ne me permit guère d’apercevoir que les points contestables, les parties douteuses ou hasardées de ces doctrines nouvelles. Chaque fait contradictoire à l’un de leurs dogmes venait renforcer mon incrédulité, et la chaleureuse argumentation par laquelle le professeur Geoffroy Saint-Hilaire soutenait des opinions où l’imagination semble souvent jouer un trop grand rôle, n’avait point vaincu cette réserve, j’ai presque dit cette antipathie scientifique. Mais, à la longue, une méditation soutenue sur les faits de Monstruosité que je n’avais d’abord envisagés que sous un point de vue médical, une étude approfondie des sciences zoologiques dont jusque-là je ne possédais qu’une teinture superficielle, changèrent ces dispositions hostiles en de plus favorables. Je reconnus que la Monstruosité… peut fournir à l’organisation, à la zoologie même, d’excellentes données. D’autre part, des