Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
397
DERNIERS TRAVAUX.

V.

Novateur hardi, et l’un de ces hommes que n’arrêtent, quand il s’agit de penser, ni leur siècle, ni leurs habitudes, ni leurs relations[1], Geoffroy Saint-Hilaire devait lutter, et il devait souffrir. Il l’avait appris déjà ; il allait le savoir mieux encore ; entre Cuvier et lui, les souvenirs de leurs jeunes années, planant pour ainsi dire sur le débat, l’avaient contenu dans de justes limites, ou l’y avaient bientôt ramené. Sa grandeur même tendait aussi à en tempérer la vivacité, et d’ailleurs y eût-il reçu quelques blessures, Geoffroy Saint-Hilaire eût pu les trouver glorieuses dans une telle œuvre et de la main d’un tel adversaire.

Jusqu’ici sa vie avait donc été bien plutôt agitée

    à plusieurs savants et littérateurs illustres, et de les inviter à concourir avec lui à sa réalisation. Dès les premiers jours de juin il avait reçu plusieurs réponses telles que celles-ci :

    « Je m’associe de toute mon âme aux sentiments que vous avez exprimés, et aux vues que vous avez proposées pour honorer la mémoire de notre illustre Cuvier… Je vous prie d’avoir la bonté de permettre que je m’adjoigne à vous, et que je dépose ma souscription dans vos mains.

    « De Gérando. »

    « Disposés de moi comme vous le trouverés bon et utile pour l’exécution de la mesure que vous avés proposée, et qui a pour objet d’élever un monument à votre illustre Cuvier.

    « Jouy. »

  1. Expression de Madame de Staël, parlant de Gœthe.