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CHAPITRE XI. DERNIERS TRAVAUX.

Hilaire revenait d’un voyage en Belgique et dans l’Allemagne rhénane ; voyage, non de recherches et d’étude, dans son intention du moins, mais de repos et de santé. Mais, dans ces contrées qu’il visitait pour la première fois, que d’amis inconnus ses ouvrages lui avaient faits ! Partout les plus vives sympathies l’accueillirent, et quand de la Belgique il passa dans la patrie de Gœthe, lui qui n’était venu chercher que le repos, il se vit l’objet d’un tel empressement, que, malade encore, il dut s’y dérober. Il se décida à éviter plusieurs des villes savantes qu’il s’était fait à l’avance un bonheur de visiter, et à abréger son voyage. Il revint après quelques semaines, faible encore ; mais du moins les blessures de son cœur étaient guéries.

Il reprit bientôt ses travaux : mais le moment approchait où ils allaient être pour jamais interrompus. En juillet 1840, il s’aperçut un jour qu’il ne pouvait plus lire : il était atteint du plus grand des malheurs qui puisse frapper un naturaliste : il était aveugle !

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