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CHAPITRE II.

devint peu à peu le temple aux yeux de l’Europe entière. Et lorsqu’en 1788, Buffon s’éteignit, son esprit, du moins, continua à animer ses successeurs, et, au défaut, de lui-même, son nom resta le plus ferme appui du Jardin des plantes.

Ce fut, en effet, sous la protection de ce grand nom, et comme dépositaires des idées de Buffon, que les officiers de l’établissement, le vénérable Daubenton à leur tête, se présentèrent, en 1790, devant l’Assemblée nationale, lui demandant pour leur établissement ce qu’elle faisait alors pour toute la France, une réforme et une constitution. Ils proposaient dès lors d’étendre l’enseignement à toutes les branches des sciences naturelles, et de doter, à cet effet, de douze chaires, l’établissement qui jusque-là n’en avait que trois, de le transformer, ce sont leurs propres expressions, en un véritable Musæum d’histoire naturelle, et par là même, comme ils ajoutaient dans leur prophétique adresse, de l’ériger en une métropole de toutes les sciences naturelles[1].

Ni l’Assemblée constituante, surchargée de travaux, ni l’Assemblée législative, au milieu de ses orageux débats, ne donnèrent suite au mémorable projet que nous venons de rappeler. L’honneur

  1. Voyez Adresse et projet de règlements, présentés à l’Assemblée nationale par les officiers du Jardin des plantes, in-8.o, 1790.