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CHAPITRE II.

et le bâtiment qui avait été consacré aux petits Mammifères[1], se trouva rempli aussitôt qu’occupé. Il existait alors, vers le milieu du jardin, un vaste bassin enclos d’une grille : des Oiseaux de rivage et des Palmipèdes se trouvèrent bientôt rassemblés sur ses bords. Mais on manquait de ces grands quadrupèdes herbivores qui font les plus beaux ornements de la Ménagerie actuelle. On avisa aux moyens de se les procurer. Le rhinocéros de Versailles, tant désiré de Bernardin de Saint-Pierre, était mort ; mais un couagga, un bubale, avaient survécu. On eut peu de peine à les obtenir. On obtint de même deux dromadaires qui avaient appartenu au prince de Ligne. Enfin, on parvint à faire casser, et ceci fut un peu plus difficile, un marché qui concédait à Merlin de Thionville et au marquis de Livry la chasse dans le parc du Raincy. Geoffroy Saint-Hilaire et Lamarck furent autorisés à y aller choisir les animaux qu’ils jugeraient utiles à la Ménagerie. Ils revinrent le soir même, faisant conduire devant eux des cerfs et des biches, des chevreuils, des daims fauves et blancs, qui furent provisoirement installés dans les bosquets le long de la rue de Buffon[2].

  1. Ce bâtiment, situé à l’extrémité de l’allée des marronniers près du quai, a été abattu il y a quelques années.
  2. Dans l’intéressante relation que nous avons citée, on trouve, sur la translation des animaux du Raincy, des détails